Qu’est-ce que l’IAE ?

1) L’Insertion par l’Activité Economique

L’Insertion par l’Activité Économique (IAE) est née à la fin des années 1970 à l’initiative de travailleurs sociaux. Définie dans le Code du Travail (art. L322-4-16), elle permet de mobiliser des contrats de travail pour des personnes en difficulté, en vue de faciliter leur insertion sociale et professionnelle. Elle s’inscrit ainsi dans une volonté de dépasser les logiques d’assistanat.
Ce secteur se caractérise par la coexistence de structures aux statuts juridiques divers, conventionnées par l’État (Directions Régionales des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi) : Entreprises d’Insertion, Entreprises de Travail Temporaire d’Insertion, Régies de Quartiers, Associations Intermédiaires, Ateliers et Chantiers d’Insertion.
Couvrant des branches aussi différentes que le bâtiment, le nettoyage, l’entretien d’espaces verts, la restauration, les emplois familiaux, des services dans le tertiaire, etc., les Structures de l’Insertion par l’Activité Économique (SIAE) conjuguent rentabilité économique et plus value sociale.

2) Implication citoyenne et solidarité dans l’économie

L’IAE constitue un champ d’activité situé au carrefour de pratiques et conceptions diverses : l’économique (production, gestion, marketing), l’accompagnement et le lien social, la pédagogie par le travail et le positionnement citoyen vis-à-vis des problématiques actuelles de notre société.

Née à la fin des années 70 et se développant à partir des années 80, les praticiens de l’insertion qui s’attaquaient dans cette première époque au chômage d’un certain type de « public », s’affrontent depuis la fin des années 90 au chômage de masse dans les temps de la mondialisation.

Faut-il accepter que l’Homme soit réduit à une simple « ressource » ? Peut-on avancer vers une économie diversifiée, qui accepte des formes mixtes en terme de finalités, de formes de financement, de management ? Comment aller vers une réhumanisation de l’économie ?

Si les configurations économiques mondiales et nationales se sont profondément transformées, nous croyons que le message premier de nos structures n’a pas changé :
– Toute personne a droit à un travail digne.
– Travailler dans une structure soucieuse de l’humain aide à retrouver l’estime de soi et à retisser des liens sociaux.
– Nous refusons des mots tels qu’« inemployable », qui stigmatisent la population et la condamnent à l’exclusion comme fatalité.
– Nos structures accompagnent les personnes vers un retour dans des conditions de travail de droit commun, mais nous sommes conscients que leurs chemins ne seront pas linéaires ni tracés d’avance.
– Nous affirmons qu’il n’y a jamais « plus rien » pour une personne.
– Il est toujours temps que l’organisation économique aille vers les personnes et pas à l’inverse.